• « Le féminin oiseleuse est rare »*

     

    « Le féminin oiseleuse est rare »*

     

    Il y a déjà quelque temps j’ai réalisé un mémoire de master sur les transformations des pratiques de travaux d’aiguilles entre les années 1950 et 1980. J’ai essayé de comprendre comment un régime de gestes et de pratiques féminines avait complétement disparu à partir des années 1950 suite à la diffusion du prêt-à-porter et aux transformations des récits de la féminité. L’autoproduction de vêtements et d’autres objets textiles (en tissu, tricot, dentelle, crochet, tapisserie…) a entièrement été remplacée en quelques décennies par des produits fabriqués dans les Suds et dans les poches les plus précaires de l’occident. Pour tenter de décrire une société qui, jusqu’aux années 1960, était encore massivement attachée à une culture du linge, je m’étais référée, comme beaucoup de chercheuses et de passionnées d’histoire textile, à l’ouvrage si stimulant d’Yvonne Verdier, Façons de dire, façons de faire**. L’anthropologue, morte d’un accident de voiture dans les Cévennes pas très loin de chez moi, a écrit ce livre à partir d’une enquête menée dans un village en milieu rural, à Minot en Bourgogne. Elle y étudiait le rôle important de trois fonctions féminines, celles de la cuisinière, de la couturière et de la « femme qui aide », qui d’après elle occupaient une place centrale dans la culture féminine rurale avant l’ère des grandes transformations modernes des années 1950. C’est au cours de ce travail de recherche que j’ai commencé à lire des textes d’un autre anthropologue, Daniel Fabre, ami d’Yvonne Verdier, qui travaillait quant à lui sur l’initiation masculine en milieu rural. Son article « La voie des oiseaux. Sur quelques récits d’apprentissage »***, publié en 1986 dans la revue L’Homme, m’avait alors complétement passionnée. La jeune fille en moi qui avait été élevée en banlieue parisienne dans une campagne gagnée par le mitage pavillonnaire ressentait un immense sentiment de jalousie vis-à-vis de ces autres époques où l’enfance pouvait se faire à suivre les oiseaux, les connaitre, siffler comme eux, les dénicher et les chasser aussi. Si ce dernier aspect n’était pas le plus excitant, tout le reste m’avait fasciné bien que je ne puisse absolument rien faire de ce texte pour mon mémoire.

     

    « Le féminin oiseleuse est rare »*

    « Daniel Fabre et Pierre Pous, berger conteur. Au pays de Sault »

    (photo de Jean-Pierre Piniès, 1972-1975)

     

    Á la nostalgie de ne pas avoir moi-même expérimenté ce style d’éducation – dehors, dans les champs, les bois – s’ajoutaient la colère et la perplexité devant des activités entièrement dépeintes par Fabre comme étant masculines. La voie des oiseaux n’était pas empruntée par tous et toutes, elle s’ouvrait uniquement aux garçons qui s’égaraient dans les taillis et les fourrés et façonnaient ainsi leur identité de genre. C’est sans doute cet aspect qui m’est resté en travers de la gorge et qui me pousse régulièrement à interroger la fameuse rupture nature/culture et l’identification des femmes à la nature. Je ne compte pas ouvrir ici l’immense dossier sur la binarité nature/culture et toutes celles qui y sont liées ni vraiment théoriser quoi que ce soit sur ce sujet. D’autres le font bien mieux que moi (comme Émilie Hache dans Reclaim****). Mais je voulais revenir sur quelques aspects résistants de ce serpent de mer.

    Nous avons hérité, disent de nombreu·x·ses chercheur·euses, des théories qui, depuis la modernité occidentale, ont respectivement coupé la nature de la culture, dévalorisé l’une au profit de l’autre, le tout en identifiant les femmes à la nature et vice-versa. Penser ces séparations et relations de pouvoir me fait le même effet que l’observation d’un anneau de Möbius, image souvent reprise par Émilie Hache : ces énoncés s’enroulent sur eux-mêmes sans que j’arrive à distinguer l’envers de l’endroit ni comment le tout fonctionne.

    Que ces opérations de catégorisation effectuées à partir de certains milieux savants soient devenues hégémoniques semble relativement partagé, qu’elles aient remplacé en tout lieu et en tout temps une pluralité de manières de catégoriser me semble moins évident. Mais là n’est pas la question. Ce mouvement croisé – identification femme/nature, dévalorisation femmenature/hommeculture – est l’objet des critiques féministes depuis longtemps. Utilisant elles-mêmes la « langue des oiseaux », les féministes sociologues de Questions féministes affirmaient en 1978 : « Natur-elle-ment »*****, et mettaient en critique toute forme d’assignation des femmes à la nature. Mais la polyphonie du terme nature, comme son imprécision, a pour effet de charrier avec elle, d’embarquer dans son filet, l’ensemble du monde naturel. Qu’est-ce qui ment exactement ? L’identification entre une forme de « destin biologique » des femmes et la fertilité du vivant ? Ou bien toutes les manières que les femmes auraient de faire relation avec le monde naturel dans sa diversité ? La critique de l’homologie femme/nature par une partie des féministes fait écran me semble-t-il à une compréhension fine de l’ensemble des pratiques et des expériences des femmes avec la nature. Et c’est pour moi ce que la « voie des oiseaux » interroge, puisque alors même qu’en occident les femmes ont été identifiées à la nature, elles ont été en même temps coupées de nombreuses expériences de nature. Aux filles l’apprentissage de la couture et du point de croix, aux garçons l’initiation sur les sentiers et la chasse aux œufs. Le grand dedans (pouvant inclure il est vrai la basse-cour, le « champ les vaches »* et le chemin menant vers la cabane de la mère-grand) versus le grand dehors (le sauvage, le pistage, les affuts…).

    En tirant le fil de l’enfance aux oiseaux, j’ai pu ainsi me représenter les manières dont les femmes ont été exclues d’un ensemble de pratiques tournées vers l’extérieur et privées de l’apprentissage des techniques qui leur étaient interdites. C’est le cas bien sûr de toutes les activités de chasse, pèche, braconnage et piégeage, genrées quasiment uniquement au masculin pendant très longtemps, mais aussi de techniques mineures en apparence comme celle du sifflage réservé aux hommes.

    Faire pleurer la vierge

    La question des siffleuses m’a tarabustée tout l’été après que j’ai acquis à Cordes-sur-Ciel, dans le local du groupe occitan La Talvera, un petit livre édité il y a déjà quelque temps, Langages sifflés******. Il s’agit en réalité de la publication d’actes d’un colloque ayant eu lieu les 26, 27 et 28 novembre 1993 à Albi. Qu’un colloque sur les langages sifflés ait pu un jour être organisé est le genre de chose qui me procure immédiatement un vif sentiment d’excitation intellectuelle. On trouve dans ce livre des articles sur les langues sifflées dans le monde (les plus connues sont pratiquées en Turquie, Mexique, Béarn, îles Canaries…) mais aussi d’autres sur des pratiques régionales : l’utilisation des sifflets de printemps imitant le coucou en Alsace, les relations entre l’enfant et l’oiseau dans les traditions orales en Bretagne, les charmeurs d’oiseaux et les siffleurs de danse dans certaines régions occitanes… Dans le préambule du livret d’accompagnement d’un disque que Daniel Loddo et Xavier Vidal ont consacré à ces charmeurs d’oiseaux et ces siffleurs, Daniel Fabre s’étonne de la présence de plusieurs siffleuses et charmeuses. Il écrit : « La fille qui siffle est comme la poule qui chante à la manière du coq : un malheureux augure ; et je pourrais citer des dizaines d'adages relevant de la civilité populaire autant que bourgeoise qui définissent le sifflement féminin comme une incongruité majeure ou une “grossièreté”. »******* L’incongruité du sifflement féminin, c’est aussi ce que relève Marielle Macé dans son bel ouvrage sur les oiseaux publié dans la collection Biophilia que dirige l’ornithophile Fabienne Raphoz. Elle aussi – et je me sens moins seule dans mes questionnements –, regrette que l’enfance aux oiseaux ait été massivement genrée au masculin : « On voudrait bien, écrit-elle, que les petites filles aient été autorisées aux mêmes compagnonnages, aux mêmes apprentissages ; mais chez moi par exemple, en Basse-Loire, une fille qui sifflait ça faisait “pleurer la vierge”. »********

     Elles sont nombreuses cependant, celles à avoir bravé l’interdit. Certaines ont même acquis une petite réputation aux marges de l’industrie musicale comme Micheline Dax, fut un temps, ou Molly Lewis aujourd’hui.

     

    Molly Lewis, «  Oceanic feeling » (2021)

     

    Et finalement, nombre de femmes ne craignent pas de faire pleurer la vierge en sifflant au quotidien. Elles ont appris avec leur père, leur frère, une mère iconoclaste ou une tante « badass », me raconte une amie, histoire de ne pas laisser aux hommes une pratique qu’ils ont longtemps utilisé contre elles dans la rue, liant de manière durable le sifflement à l’occupation sonore de l’espace et au rappel à l’ordre patriarcal. Imitant les oiseaux certes mais au profit d’une masculinité par trop invasive et qui renforce la séparation dehors/dedans.

    Il faudrait pouvoir répondre en langage sifflé à ceux qui utilisent toujours les trois mêmes pauvres sons pour siffler les filles. Leur dire ce qu’on en pense et les envoyer au diable en utilisant toute l’étendue des sons possibles, la variété des babils, friselis et pépiements. Les langues sifflées ne sont pas spécialement faites pour ça, vous me direz. Pas faites pour l’injure et l’autodéfense. Elles permettent plutôt, dans les montagnes où l’on vit loin les un·es des autres, de communiquer, de prévenir d’un danger, de faire circuler les informations importantes. C’est pour mieux comprendre cette manière/technique de communiquer que la plasticienne Claire Glorieux, qui s’intéresse au langage non verbal, s’est rendue dans l’île de la Gomera (une des îles Canaries, dont le nom ne se réfère pas aux oiseaux jaunes mais au latin canis, chien) afin d’apprendre la langue sifflée pratiquée dans la région.

     

     Claire Glorieux, Quiero hablar con los que estan lejos, 2012

     

    J'imagine, comme dans le cas de ces enfants des écoles de la Gomera, que si nous apprenions toustes à siffler dès l'élémentaire - pour faire de la musique, imiter les oiseaux, communiquer avec eux, communiquer entre nous, inventer des langages secrets -, les rues des villes, les montagnes, la campagne résonneraient d'une parole non verbale, vive et partagée, d'un joyeux gazouillis.

    Comme à mon habitude dans cet espace d’écriture assez peu précis en termes d’attendus et où je suis libre de faire ce que je veux, je dévie et saute du coq-à-l’âne, du rossinholet au cocut et de la rue des villes au chemin de montagne. Á mon tour d’emprunter le sentier des oiseaux et de m’égarer dans les taillis, de tenter de faire tenir ensemble une enfance rêvée et un devenir-siffleuse, à mon tour et à la suite de Claire de me tenir debout, bien droite, de mettre deux doigts entre mes lèvres et avec habileté placer ma langue où il faut pour annoncer aux alentours que l’orage approche, que le vent tourne, que les flics sont loin et qu’il est grand temps de passer à l’action.

     

    « Le féminin oiseleuse est rare »*

     

    Femmes ornithologues/philes

    S'intéresser aux oiseaux et au genre de celleux qui les aiment et les observent, c'est aussi mieux comprendre les différences d'attitudes qui expliquent par exemple que les féministes françaises se soient si peu ouvertes aux approches écoféministes. L’argument peut paraitre tiré par les cheveux, et pourtant Dans la deuxième partie du XIXe siècle émergent dans les pays anglo-saxons des associations ornithophiles qui transforment en profondeur les pratiques ornithologiques. Comme l’explique l’historienne Valérie Chansigaud*********, la passion des oiseaux est jusqu’alors une science prédatrice. Pour mieux les connaitre on tue les volatiles et il faudra plusieurs bouleversements de la sensibilité pour passer de l’observation sur cadavres à l’affut de plein vent. La comparaison France/Angleterre est tout à fait passionnante et me travaille depuis longtemps. Alors que la première société de protection des oiseaux nait en Angleterre en 1867, la LPO n’est créée en France qu’en 1912. Alors que la société anglaise compte 70 000 membres en 1912, elle n’en compte que 80 en France. Alors qu’en Angleterre les membres de ces sociétés sont massivement féminins (de 70 à 80 %), ils sont essentiellement masculins en France. Les écarts s’additionnent. Des milliers de femmes en Angleterre et aux États-Unis, alors même qu’elles vivent dans des sociétés tout aussi corsetées qu’en France et promptes à les maintenir au chaud dans leurs intérieurs, se prennent de passion pour les oiseaux, font du bird-watching un de leurs hobbies préférés et participent à la transformation de la sensibilité vis-à-vis du vivant.

    Elles sont certainement nombreuses, comme Sarah Orne Jewett, étatsunienne citée par Marielle Macé, à croiser pratique ornithologique, militantisme (elle est tout à la fois féministe et militante anti-esclavagiste) et réforme de la vie personnelle (Sarah est lesbienne et écrit de nombreux romans autour de personnages féminins).

     

    « Le féminin oiseleuse est rare »*

    « Portrait of Emily Davis Tyson and Sarah Orne Jewett standing

    in the doorway of Hamilton House, Sarah’s family home

    in South Berwick, Maine » (photo d’Elizabeth R. Vaughan) 

     

    Estelle Zhong Mengual souligne aussi dans son dernier livre, Apprendre à voir**********, l’importance prise par des femmes naturalistes, arpentant les landes, la campagne et les forêts pour observer lichens et fougères – nous sommes alors en pleine pteridomania ou fern craze (fièvre des fougères) –,ainsi que leur rôle dans l’attention et le renforcement de l’émerveillement pour la nature proche. La wonder qui lie dans un même ensemble connaissance naturaliste et imaginaire. Fabuloserie et noms latins.  Marielle Macé  écrit avec justesse : « Et c’est comme une impulsion (un soutien) réciproque de l’écoféminisme et des oiseaux ou chacun(e) a rendu l’autre capable : les oiseaux ont permis, suscité et pour ainsi dire ouvert la voie à ces tout débuts de l’écoféminisme, et donc à la participation des femmes à la naissance de la pensée environnementale […]. Ainsi les (des) femmes ont contribué à la naissance de l’ornithologie comme discipline, et à la création de pratiques collectives et socialisées de protection des oiseaux. »********

    En France rien de tel ne s’est joué. Pas de fern craze entrainant de nombreuses femmes des classes supérieures dans la description patiente des végétaux et dans le dessin comme rapport au monde, pas de femmes s’indignant de la disparition des oiseaux, pas d’arpenteuses de landes (j’exagère évidemment, je suis sûre qu’il y en a eu plusieurs, mais vraiment sous les radars). L’enfance aux oiseaux reste masculine. L’anthropologue Vanessa Manceron, travaillant sur les pratiques naturalistes en Angleterre, s’est elle aussi penchée sur les différences entre la France et l’Angleterre. Si, comme en France, « les filles sont traditionnellement incitées à exercer un œil artistique sur la nature (herbiers et planches à dessin) plutôt qu’à mener une activité où le corps et la raison sont plus fortement engagés (poursuite et collection) »***********, elles ont malgré tout participé à la folie des chasses aux œufs (birdnesting) dans les années 1950.

    L’anthropologue écrit : « La chasse aux nids était également très répandue en France. Daniel Fabre en parle comme d’une “coutume majeure” qui produit une maitrise particulière d’un monde naturel et […] inaugure, d’un même mouvement, une transformation de la personne au moment où il convient de “faire les garçons”. La tonalité initiatique de la passion juvénile pour les oiseaux décrite dans les biographies littéraires au XIXe et XXe siécle fait écho aux récits de Robin ou de David [les enquêtés de Vanessa Manceron] sur l’échappée buissonnière qui se construit en dehors, voire contre le milieu social. Mais elle s’en distingue aussi de manière intéressante, car le dénichage auquel s’adonnaient les garçons anglais et dans une moindre mesure les filles n’était pas réprouvé par les instituteurs ni considéré par les parents comme un “ensauvagement” dangereux, à limiter, encadrer, voire interdire. Les petits dénicheurs anglais étaient même fortement encouragés à s’adonner à leur passion, mais en suivant le modèle de l’observation ou de la collecte naturaliste plutôt qu’en puisant dans l’imaginaire de la chasse ou du braconnage. L’histoire naturelle s’est en quelque sorte chargée de discipliner la coutume et ce faisant de la transformer. Elle a tissé un point entre deux dominantes, les enfances-oiseaux et les enfances-livres, pour reprendre les termes de Fabre. »***********

    Ici des enfants deviennnent des garçons en utilisant des pratiques et des imaginaires proches du braconnage, là-bas des enfants, massivement des garçons mais pas seulement, font des collections - de nids, d’œufs, de plumes - et développent un savoir naturaliste encouragé par le reste de la société. Là-bas des femmes s’engagent dans l’observation de la nature et dans sa défense tout en se mobilisant aussi pour la cause des femmes, devenant ainsi précurseuses de l’écoféminisme – et on ne s’étonnera plus à la lumière de cette histoire de l’importance du livre de Rachel Carson, Printemps silencieux************, dans l’émergence de cette sensibilité. Ici les sociétés naturalistes restent chétives et principalement masculines.

    Sans doute, parce que je n’ai pas été éduquée en contact avec de telles pratiques, la distance qui me sépare d’une connaissance ornithologique me parait incommensurable – et elle n’est rien comparée avec des connaissances entomologiques qui me sont encore plus étrangères.

    Je suis héritière de mille barrières, en tant que française, en tant qu’urbaine, en tant que femme, que je dois surmonter afin de développer des savoirs sur la nature et me lancer dans les pratiques de grand air (et ceci en dépit de la lecture d’un nombre important de livres écrits par des voyageuses et aventurières).

    Vis-à-vis des oiseaux, je conserve, comme devant tout animal volant, en premier lieu les chauves-souris, une attitude presque phobique peut-être liée à l’inquiétude persévérante qu’ils pourraient à un moment se venger de quelque chose.

     

    « Le féminin oiseleuse est rare »*

    Les Oiseaux, d’Alfred Hitchcock (1975) - © DR

     

    Il me faut donc patiemment apprendre à observer.  Peut-être le ferai-je en suivant l’exemple de Rosa Luxemburg, siffleuse d’oiseau elle aussi, qui, emprisonnée à Berlin, continuait à commercer avec les mésanges. De la prison, elle écrit ainsi le 2 mai 1917 à son amie Sonia Liebknecht, féministe et socialiste : « J'ai parfois le sentiment de ne pas être un vrai être humain, mais plutôt un oiseau ou quelque autre animal qui aurait très vaguement pris forme humaine ; au fond de moi, je me sens bien plus chez moi dans un petit bout de jardin comme ici, ou dans la campagne, entourée de bourdons et de brins d'herbe que dans un congrès du Parti. Á vous, je peux bien dire cela tranquillement ; vous n'irez pas tout de suite me soupçonner de trahir le socialisme. Vous savez bien qu'au bout du compte, j'espère mourir à mon poste : dans un combat ou au pénitencier. Mais mon moi le plus profond appartient plus à mes mésanges charbonnières qu’aux “camarades”. »*************

      

    Source des citations :

    * « oiseleur, oiseleuse », Usito, dictionnaire en ligne, université de Sherbrooke (Québec).

    ** Yvonne Verdier, Façons de dire, façons de faire, Gallimard, 1979.

    *** Daniel Fabre, « La voie des oiseaux. Sur quelques récits d’apprentissage », L'Homme, n°99, 1986, p. 7-40.

    **** Émilie Hache, « Reclaim ecofeminism! », dans Reclaim. Recueil de textes écoféministes, Cambourakis, 2016, p. 9-57.

    ***** Questions féministes, n°3,  « Natur-elle-ment », mai 1978.

    ****** Langages sifflés. Actes du colloque des 26, 27 et 28 novembre 1993 à Albi, GEMP/La Talvera, 1995.

    ******* Daniel Fabre, « Sur la voie des oiseaux », dans Charmeurs d'oiseaux et siffleurs de danses, CD, Cordae/La Talvera, 2006. 

    ******** Marielle Macé, Une pluie d'oiseaux, Corti, coll. « Biophilia », 2022.

    ********* Valérie Chansigaud, « Pourquoi protéger les oiseaux ? Le regard d'une historienne », Museum d'histoire naturelle, 2014. 

    ********** Estelle Zhong Mengual, Apprendre à voir. Le point de vue du vivant, Actes Sud, 2021.

    *********** Vanessa Manceron, Les Veilleurs du vivant. Avec les naturalistes amateurs, Les empêcheurs de penser en rond/La Découverte, 2022.

    ************ Rachel Carson, Printemps silencieux, Wildproject, poche 2020 [1962].

    ************* Rosa Luxemburg, Lettres de prison, Beg International, 2012.

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 11 Novembre 2022 à 07:46

    belle découverte; j'adore siffler mais cet article "scientifique" m'ouvre plein de perspectives

    Daniel Fabre est très cité dans le libre L'impossible aujourd'hui d'Emmanuelle Loyer

    siffler pour et avec les derniers oiseaux, le dernier des mohicans, la dernière Selk'nam, le  dernier Dersou Ouzala

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